Agriculture
Publié le 19 décembre 2022

Lors d’une présentation effectuée par l’ANA – Conservatoire d’espaces naturels de l’Ariège lors de la conférence des maires du jeudi 17 novembre 2022, à la salle de l’Acacière de La Tour-du-Crieu, la problématique liée à la présence de l’ambroisie sur le territoire a été longuement abordée.

L’ambroisie, qu’est-ce que c’est ?

Il existe plusieurs sortes d’espèces d’ambroisies, quatre ont été introduites en France, deux nous concernent particulièrement. En termes de santé, l’ambroisie peut générer d’importantes allergies. Il suffit de cinq grains de pollen par mètre cube d’air pour que les symptômes apparaissent : démangeaisons, conjonctivites, asthmes etc. Au total, entre 1 et 3,5 millions de personnes en France sont allergiques à l’ambroisie selon le rapport d’expertise collective réalisé par l’Anses (2020).

L’ambroisie a également un impact sur les activités humaines comme la diminution des rendements agricoles et de la qualité des cultures. Par exemple, dans une culture de tournesol, la perte de rendement est estimée entre 30 et 40 %. Elle peut également engendrer un surcoût au niveau de la gestion des espaces, et un risque pour l’activité touristique et donc pour l’économie locale. Sur la biodiversité, cette plante qui envahit les sols nus, entraîne la formation de populations denses et donc monospécifiques causant ainsi la disparition d’espèces locales.

Mieux la reconnaître pour lutter efficacement

Pour lutter efficacement contre l’ambroisie, il est nécessaire dans un premier temps bien l’identifier. Il existe l’ambroisie trifide, reconnaissable par sa hauteur, pouvant aller jusqu’à 4 mètres de haut, mais aussi ses feuilles lobées. Il existe également l’ambroisie à feuilles d’armoise. Ses feuilles sont vertes des deux côtés, et n’ont pas d’odeur lorsqu’on les froisse. Ses fleurs sont situées sur le haut de la plante (en juillet et en septembre) ; elle peut faire quant à elle entre 15 et 120 cm de hauteur. 

Ce sont des plantes annuelles, leur cycle de vie, de la germination jusqu’à la production de graines, ne dure en effet qu’une année. Ce sont des plantes très peu exigeantes mais qui n’aiment pas la concurrence, ainsi on les retrouve principalement sur des sols nus. La dispersion des espèces se produit uniquement par les cours d’eau ou bien par les activités humaines.

Le territoire de la Communauté de communes des Portes d’Ariège Pyrénées concerné par cette problématique

Lors des prospections réalisées de 2015 à 2021 sur la Communauté de communes des Portes d’Ariège Pyrénées, vallées de l’Hers, de la Lèze, de l’Ariège, de l’Ariège (secteur nord), 52 communes ont été recensées comme concernées par la problématique de l’ambroisie. Au total, 198 stations ont été recensées sur l’ensemble de cette zone.

Pour lutter contre l’ambroisie, plusieurs actions coordonnées ont été mises en place. Elles impliquent notamment les collectivités territoriales par le biais de la désignation de référents de proximité qui utilisent un outil d’alerte nommée la plateforme signalement ambroisie. Ses référents ont pour but de gérer les nouveaux signalements, surveiller les sites connus sur leur territoire et communiquer, informer le grand public.

La seule possibilité pour limiter l’envahissement de cette plante réside dans le fait d’interrompre le cycle de la plante afin d’éviter la pollinisation et donc, la dispersion des graines. Il faut également éviter toutes nouvelles populations d’ambroisie, en surveillant les terrains qui pourraient se révéler propices à leur installation.

En pratique : comment lutter ?

En curatif, il est nécessaire de limiter la pollinisation et empêcher la grenaison via différentes méthodes selon le type d’habitat et la densité des ambroisies : désherbage mécanique, thermique, lutte biologique, fauche avec précaution, désherbage chimique, arrachage manuel. En sachant qu’il n’y a pas de solution miracle, et que ces traitements doivent s’installer dans le temps.

À noter que les services techniques de la Communauté de communes des Portes d’Ariège, notamment en charge de l’entretien des sentiers de randonnées et de tous les espaces verts, ont suivi deux formations à l’identification et au traitement des ambroisies auprès de l’ANA ces quatre dernières années. Ils ont également été formés à l’usage de la plateforme de signalement.

Le site de l’observatoire des ambroisies : Ambroisie Risque (ambroisie-risque.info)

Tout un chacun peut contribuer à la lutte en signalant les ambroisies : via Internet : https://signalement-ambroisie.atlasante.fr/apropos ; l’application mobile Signalement ambroisie ; par mail : contact@signalement-ambroisie.fr ou bien par téléphone au 0 972 376 888

Newsletter

Soyez informé des dernières actus, inscrivez-vous à notre lettre d’information

Je m'inscris
Inscription newsletter